Biography of Pr Vassili Victorovitch (1812-1850) by Bernhard de Koehne

VVK1840s_0672Author’s note: The following text in French is an excerpt of Bernhard de Koehne’s touching tribute to his deceased colleague, Pr. Vassili Viktorovitch which appears in an appendix published in the 1851 Bulletin de la Societe Imperiale d ‘Archeologie de St. Petersbourg (see  https://books.google.ch/books?id=j0YCAAAAYAAJ&pg=RA1-PA35&dq=kotchoubey&hl=en&sa=X&ved=0CEkQ6AEwCWoVChMIideK87f3xwIVw9kaCh2UiwUd#v=onepage&q=kotchoubey&f=false) which was  published in St. Petersbourg in French.  He would go on to author the catalog of Pr. Vassili’s coin collection which was published posthumously in 1857.

In addition to the touching biography that allows the reader to glimpse at the life of a man whose fragile health and early death nonetheless allowed him to amass a remarkable numismatic collection which remained after his death as a testement to his passio for coin collecting. Some might describe his life’s work as not only impressive from a numist’s point of view but also an orgy of buying across the capitals of Europe as reflected in his collection of art, furniture and of course coins. The coin collection that is so often cited by Russian historians was completed a few years before his death and was well regarded by contemporary numismatists.

Regarding some of the preamble of the biography, it should be noted that de Koehne makes a few gross errors regarding the historical personalities (confusing Leontie for his son Vassili) and some rather superficial observations about elements largely revolving around the family’s coat of arms. There are also errors in his descriptions of the paintings found in the Kotchoubey collection.  More to the point, the description below gives us a glimpse into the life of the Russian elite and what they were able to accomplish when money was no object. It is afterall, a touching tribute to a very wealthy man who died too young.

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Appendice C

 

Quelques mots en memoire du Prince Kotchoubey

 

Notre societe vient de perdre un de ses membres les plus zélés pour la science archéologique. Sa mort excite un regret général, car le collègue distingue dont nous pleurons la perte, était aussi l’ami bienveillant de tous ceux qui l’ont connu.

 

Le Prince Basile Kotchoubey, né le 1 janvier 1812 et decede le 10 janvier 1850, age de 38 ans, était le second fils du Prince Victor Pawlowitsch Kotchoubey, chancelier de l’Empire, président du Conseil, et de la Princesse Marie Wassilyewna Kotchoubey née Wassiltchikoff, dame de la Grande Croix de l’ordre de Ste Catherine.

 

La famille des Kotchoubey est une des plus ancienne dans la Russie méridionale. Leontie Kotchoubey, secrétaire (ministre) de l’armée des Kosaques Zaparogues, scella de son sang l’attachement qu’il avait voué à la Russie et a Pierre le Grand. C’est lui qui fit part a l’Empereur des plans de Mazeppa, mais Pierre ne crut pas au rapport de Leontie, qui fut dénonce a Mazeppa et condamné à mort. Ce ne fut que beaucoup plus tard que l’Empereur reconnut l’innocence et le dévouement de Kotchoubey : Pierre le Grand, le lendemain de la journée de Poltawa, le 29 juin, 1709, réhabilita solennellement son honneur et donna à sa famille des terres considérables qui appartiennent encore aujourd’hui à ses descendants. Les armes de Leontie étaient de geules à un astre et un croissant d’or, accompagnes en chef de deux croix du meme. Pierre le Grand ajouta à ces armes un quartier d’azur à un cœur de couleur naturelle, chargé de deux croix d’or, avec la devise ELEVOR UBI CONSUMOR.

 

A peu-pres a la meme éepoque et toujours du temps de Pierre le Grand, le fils de Leontie, Basile Kotchoubey était juge-général de l’armée zaparogue. Parmi les beaux tableaux du Prince Basile, que nous venons de perdre, il y avait aussi le portrait de ce Basile Kotchoubey, en costume ukrainien du temps, couvert d’un manteau vert doublé d’hermine et fermé avec une agrafe d’or, enrichie de pierres précieuses. Le portrait est entoure de l’inscription : Basile Kotchoubey juge-general de l’armée zaparogue de sa majesté le Tzar. Au bas du portrait, on voit les armes de la familles augmentées par Pierre le Grand, mais le quartier est d’azur et au milieu, figure un bâton ou une espèce de busdachan, qui ne se trouve pas sur d’autres monuments héraldiques de la famille.

Vassili Leontovich

C’est le père de notre Basile, qui en 1799, le 4 Avril, fut nomme comte par l’Empereur Paul, et prince, le 6 décembre 1831, par S.M. l’Empereur Nicolas :

 

La santé delicate du comte Basile déetermina ses parents à l’envoyer encore enfant dans le midi de la Russie. Il accompagna donc son père en 1824, lorsqu’il se rendit par le Volga et le Don jusqu’à Taganrog, ou il arriva au mois d’octobre. Le Ministre, avec sa famille, visita Kertch, Théodosie et d’autres localités célèbres dans l’antiquités, mais en retournant a St. Petersbourg, il laissa son fils Basile a Odessa, ou le jeune comte resta depuis le mois de mars 1825 jusqu’en juillet 1826. c’est la, qu’en continuant ses etudes sous la direction de son precepteur, Mr. Joyeux, le comte prit du gout pour la numismatique, gout qui fut nourri et developpe par Mr. Spada, directeur du cabinet de médailles d’Odessa. Plus tard, a St. Petersbourg, le jeune prince fit le connaissance de feu Mr. De Koehler, conservateur du cabinet de l’Ermitage, qui lui procura maintes bonnes médailles et lui donna de bons conseils.

 

En 1827, le comte Basile entra au service, au ministère des affaires étrangères et le 14 octobre 1828, il fut nomme gentilhomme de la chambre se S.M. l’Empereur. En 1829, il séjourna quelque temps a Dresde comme attache a la mission russe, ou il avait accompagne l’aide de camp général de S.M. l’Empereur, comte Woronzoff, envoyé comme ambassadeur extraordinaire pour féliciter le Roi Guillaume IV sur son avènement au trône et pour assister au couronnement.

 

En 1833, Basile, devenu prince par le diplôme donne a son père, fut envoyé en courrier a Constantinople pour porter des dépêches a l’ambassadeur de S.M., aide de camp général, Comte Orloff. A cette occasion, il reçut du Sultan une belle tabatière et fut décoré à son retour de l’ordre de Ste Anne.

 

L’année suivante, le 3 juin, le Prince eut le malheur de perdre son père, qui mourut a Moscou d’une attaque de goutte remontée au cœur. Parmi les fils du Chancelier, Basile seul fut présent a la mort de ce grand homme d’état et put prêter des consolations a sa mère, qu’il ne quitta plus, se dévouant presque exclusivement a ses devoirs de fils. Reste attache au ministère de affaires étrangères, sa sante déjà altérée lui permit toutefois d’accepter en 1836 une mission a Stuttgart, d’où il revint âpres un voyage de quelques mois.

 

Nommé chambellan de S.M. en 1836 et decore de l’ordre de Guillaume, de Wurttemberg, Il accompagna en 1838 le Grand-échanson Comte Strogonoff, désigné comme Ambassadeur extraordinaire pour assister au couronnement de la Reine Victoria.

 

Cette absence ne fut pas de longue duree. Fils respectueux et tendre, Le Prince sacrifia tous les avantages du service pour rendre les soins les plus touchants a sa mere. Afin de pouvoir l’accompagner a l’etranger, il quitta le service en 1843 et alla avec la princesse sa mère aux eaux de Marienbad, d’où ils passèrent a Gênes, a Rome et a Naples. Ils séjournerent pendant l’hiver de 1843 a 1844 dans cette derniere ville, d’où ils partirent au printemps pour Marienbad. Mais ces eaux si salubres ne purent prolonger longtemps la vie de la Princesse, elle mourut le 12 janvier 1844 a Paris, ou elle était venue consulter la medecine. Les Princes Basile et Leon assisteront a la mort de leur mère et remplirent le triste devoir de reconduire ses restes dans sa patrie.

 

Le Prince Basile, rentrant au service le 2 mai de la meme annee, fut attache, avec ses anciens titres, a la personne du Prince Woronzoff, Lieutenant de S.M. au Caucase. Il profita de son séjour à Tiflis et a Odessa, pour completer a Tiflis et a Odessa, pour completer sa collection de medailles.

 

Promu au rang de conseiller d’état, le 7 avril 1846, il retourna a St. Petersbourg, ou il s’occupa beaucoup de beaux-arts et de ses collections. En 1847, il fit un voyage a l’etranger, et se maria a Wisbade, le 10 septembre avec Helene Pawlovna, fille du colonel Paul Bibikoff et veuve du general.major prince Esper Alexandrowitsch Bieloselski-Bieloserski.

 

Le Prince et son épouse passèrent l’hiver de 1847 a 1848 a Paris, mais les événements de fevrier 1848 les forcèrent a se rendre en Russie ou, le 25 novembre 1848, le Prince fut nomme adjoint du curateur de l’arrondissement de l’instruction publiques de St. Petersbourg.

 

En novembre 1849, il tombe malade ; malgré les soins des médecins les plus célébrés de la capitale, une phtisie laryngée l’enleva le 10 janvier 1850 a sa famille et aux nombreux amis qui cheriront toujours sa mémoire. Quiconque a connu son cœur noble et généreux, son caractère droit et bienveillant, ne l’oubliera jamais.

 

Je crois devoir ajouter encore quelques mots sur les études numismatiques et sur les collections du Prince Basile qui avait déjà pris ces gouts des l’âge de dix ans. Des 1825, il avait reuni une collection assez considérable que le savant comte Severin Potocki examina avec plaisir en admirant les connaissances numismatiques du jeune antiquaire. Dans le principe, le jeune Basile collectionnait les monnaies antiques en général, mais il reconnut bientôt qu’il valait mieux se borner aux médailles grecques, dont il fit des achats considérables pendant ses voyages en Allemagne et en Italie. C’est en 1847 seulement, a son retour a St. Petersbourg, qu’il se décida a ne conserver que sa collection de monnaies ses roi du Bosphore et des villes grecques appartenant aujourd’hui a la Russie, il s’efforça depuis a rendre, dans ce genre, son cabinet aussi complet que possible, en échangeant ses monnaies étrangères avec des pièces appartenant a la spécialité qu’il s’était choisie. C’est ainsi qu’il obtint quelques monnaies importantes de ses amis M.M. de Bartholomaei et J. Sabatier, qui lui cederant un grand nombre de médailles, principalement des villes d’Olbia et de Panticapee. Le Prince fit d’autres acquisitions considérables a Paris pendant l’hiver de 1847-1848, Mr. Rollin lui céda entre autres la pièce unique de Cherronesos, gravée planche II, No. 1, de l’ouvrage consacre a le description de sa collection. De nombreux correspondants de l’intérieur de la Russie, surtout en Crimée, lui fournirent aussi maintes bonnes pièces, comme, p.e. la tetradrachme de Pharnaces, gravée planche IX No. 10.

 

De cette manière, a force de zèle et de connaissances, le Prince était parvenu a former une collection de médailles grecques de la Russie qui, âpres elle de l’Ermitage, peut être regardée comme la première et qui a le grand mérite d’être classifiée d’une manière excellente. Depuis longtemps le Prince s’était propose de publier sa collection, il avait fait graver a Paris par Mr. Bigant vingt planche des monnaies les plus rares et les plus intéressantes et qu’on peut regarder presque comme toutes inédites, car les gravures de beaucoup de ces monnaies qu’on trouve dans l’ouvrage de Mr. Spasski : Bosphor Kimmirskiy s evo drevnosti, ne sont ni fideles ni bien exécutées.

Mais les dernières occupations de Prince l’empêchèrent de publier lui-même la description de son cabinet, et ce ne fut que peu de temps avant sa maladie qu’il me chargea de cette mission. Je regarde donc cette publication comme son œuvre, car c’est bien lui qui, après avoir forme cette belle collection, l’a mise en ordre avec son gout exquis et ses connaissances étendues. J’ai ajoute seulement quelques détails historiques, des notes explicatives des médailles ainsi que la description des objets antiques de la Russie méridionale, qui ne sont pas sans intérêt pour l’histoire ancienne de ce pays.

Outre cette collection de médailles et d’objets antiques, le Prince avait beaucoup d’autres objets d’art, car son gout pour tout ce qui est beau, l’entrainait a s’entourer d’ouvrages artistiques et d’œuvres de grands maitres. On voyait chez lui des meubles en bois sculpte d’Italie et d’Allemagne, des tables en mosaïques de pierre dure de Florence de belle pièces en porcelaine de Sèvres et du Japon, en cristal, en bois sculpte ancien et moderne, de grands dressoirs, charges d’argenterie ancienne et sculptée, d’une valeur considérable, une jolie collection de tableaux de beaucoup de valeur et dont plusieurs ont fait partie de la célèbre collection du cardinal Fesch, oncle de Napoléon.

Parmi ces tableaux, il faut surtout citer une Vierge avec l’Enfant Jésus de Bernard Luini ; une autre Vierge de Philippe Lippi ; l’Enfant Jésus tenant la croix, attribue au Corrège ; une Vierge avec l’Enfant, couronnée et entouree d’anges, tableau de l’école lombarde, le portrait du Prince Pierre Stepanowitsch Prosorowski, ambassadeur de Jean le Terrible a plusieurs cours d’Italie, entoure de ses fils et peint par un artiste génois,

Group portrait of Prince Pyotr Semionovitch Prozorovsky and the Russian delegation to England. Atrributed to an unknown English artist and painted in 1662. According to one source the other men in the picture are Ivan Davydov, Ivan Agansievitch Zheliabuzhki and Andrei Forot (the translator). de Koehne ncorrectly states Prozorovsky's patronymic and the fact that he is painted with his sons (author's note)
Group portrait of Prince Pyotr Semionovitch Prozorovsky and the Russian delegation to England. Atrributed to an unknown English artist and painted in 1662. According to one source the other men in the picture are Ivan Davydov, Ivan Agansievitch Zheliabuzhki and Andrei Forot (the translator). de Koehne ncorrectly states Prozorovsky’s patronymic and the fact that he is painted with his sons (author’s note)

une sainte famille, de Charles Marata ; un homme qui taille une plume, par Francois Mieris ; un buveur et un homme qui lit une gazette, par J. Steen, une vieille femme vendant des bijoux, par Gerard Dow ; un cabaret avec des gens qui jouent aux cartes, par Adrien van Ostade, deux petits paysages de Michaud ; une lavandière par Greuze ; plusieurs paysages d’Agricola a Berlin, de Giganti a Naples, D’Aiwasowski a Théodosie ; un grand tableau de Maes, a Rome, represantant la confession d’un brigand blesse a mort, etc. etc. Une collection intéressante pour le pays est celle de tous les Russes, décores du cordon de l’ordre de St. André, collection compose d’abord par le Chancelier Prince Alexandre Galitzine et achetée après sa mort par le Prince Victor Kotchoubey, qui l’augment considérablement.

Lippi, Filippino Adoration of the Christ Child Italy, Middle of the 1480s Filippino Lippi was the son of the artist-monk, Fra Filippo Lippi, and himself a pupil of Botticelli. This type of Adoration scene was characteristic of Italian art, being a modification of the scene of the Nativity. Set in a flower-filled meadow surrounded by a balustrade and symbolising Paradise, the scene unfolds before a poetic landscape which seems to be filled with a golden light filtering through the atmosphere. Filippino was one of the first Italian artists to create a landscape in keeping with the mood and appearance of the heroes, creating an inspired emotional setting for them. In the fragile and ethereal Madonna and in the translucent figures of the angels we can feel the mystic exaltation characteristic of Florentine spiritual life in the late 15th century. From 1859 the picture was in Count P.S. Stroganov?s collection, who had identified it and bequeathed it to the Hermitage.
Lippi, Filippino
Adoration of the Christ Child
Italy, Middle of the 1480s
Filippino Lippi was the son of the artist-monk, Fra Filippo Lippi, and himself a pupil of Botticelli. This type of Adoration scene was characteristic of Italian art, being a modification of the scene of the Nativity. Set in a flower-filled meadow surrounded by a balustrade and symbolising Paradise, the scene unfolds before a poetic landscape which seems to be filled with a golden light filtering through the atmosphere. Filippino was one of the first Italian artists to create a landscape in keeping with the mood and appearance of the heroes, creating an inspired emotional setting for them. In the fragile and ethereal Madonna and in the translucent figures of the angels we can feel the mystic exaltation characteristic of Florentine spiritual life in the late 15th century. From 1859 the picture was in Count P.S. Stroganov?s collection, who had identified it and bequeathed it to the Hermitage.

En fait d’ouvrages de sculpture, nous devons mentionner surtout une belle statue du Christ, en marbre de Carrare, ouvrage attribue a Donatello et acquis par le Prince en Italie.